Vous avez plus besoin de farine que de foulards
Allez, on ne va pas se mentir, cette période de confinement est bizarre. Pas désagréable, en ce qui me concerne. Le temps passe vite finalement, on est déjà le 3 avril !
D’un côté, mon mec, ce superhéros, qui télétravaille hyper sérieusement (tiens, mon ordi ne connaît pas - encore - le mot « télétravailler ») et qui cuisine tous les jours. Moi, qui, ayant revu ma vie sociale à la baisse, me réjouis de l’ouverture d’un nouveau supermarché au bout de la rue comme si c’était le MAM de n’importe quelle ville et qui fais la vaisselle.
Je pense vraiment souvent à la postérité de tout cela, pas demain où nous pourrons à nouveau boire des bières en terrasse - bien sûr que je pense à cela aussi - mais à dans 50 ans. Parlera-t-on du « Confinement » comme ma grand-mère parle de « La Guerre » ? Je me demande dans quelle mesure ça va changer nos vies d’Après. J’aimerais croire que ça va être pour du plus responsable, du plus local, du plus réfléchi, du plus écologique (bien qu’on ne parle plus d’écologie aux infos, vous avez remarqué ?), bref pour du mieux d’une manière générale. Plus jamais ça. Même ma grand-mère le pense. Je crois surtout que je serai déçue que rien ne change (je sais, ça commence par moi).
Je vous rassure, je ne fais pas non plus QUE la vaisselle. J’ai fait le deuil des factures qui devaient m’être payées prochainement. Je dois faire patienter des fournisseurs. Ceux qui sont encore ouverts du moins. D’une manière générale, je crois que j’ai reçu en tout et pour tout cinq mails depuis ces trois dernières semaines. C’est le confinement d’internet je crois. Je suis même un peu excédée quand j’en reçois un (sauf si c’est un client qui me dit qu’il va ma payer dans les prochains jours, mais ça n’est pas encore arrivé alors je ne peux pas vraiment savoir). En gros, je suis confinée-ouatée.
Ceci-dit, tout cela se passe dans un bel appartement à Ivry-sur-Seine, inondé d’une chaleureuse lumière dans l’après-midi, ma petite personne ainsi que mon proche proche (que je souhaite pas du tout égorger et que j‘aime, toujours) et nos proches-plus-lointains sont en bonne santé, au final, je ne me plains pas, je mesure ma chance. Mais je sens que je devrais être en full création, bouillonnante d’idées, et ce n’est pas le cas. J’angoisse lorsque je pense à mes foulards et mes kimonos en stand-by, quand je vois que mon site a perdu près de 40% de visiteurs, quand je sais qu’il va falloir inexorablement réfléchir à la manière de restructurer mon business après cette période « blanche » (ça ne me stimule pas des masses le blanc, vous pensez bien !).
J’ai par contre une furieuse envie d’apprendre des choses, ce qui fait que je ne me suis pas ennuyée une seconde depuis le 15 mars. Ça va de l’allemand (Wunderbla), au perfectionnement de mes conjugaisons anglaises (GymGlish), à la création de lettrines pour l’anniversaire de ma filleule avec Adobe Fresco que je n’avais jamais utilisé, au design de polices (iFontMaker). Ce serait merveilleux de sortir de cette période (tout court, déjà) et d’en sortir en sachant faire plus de choses. Bon, je vous rassure, ça avance plus vite avec les dessin qu’avec l‘allemand…
En ce qui concerne ma communication en tant que marque, je ne sais pas vous (enfin, si, je SAIS puisque je vois les chiffres), mais moi je n’ai envie/besoin d’acheter que des choses qui servent à :
nous sustenter ;
faire du ménage - qui l’eut crû ? ;
faire passer le temps agréablement et utilement (ce weekend : peinture des chaises de jardin en bois qui sont sur le balcon, je vous prie de croire que ça n’a pas été facile de trouver la peinture sur internet !).
Par conséquent, les commandes sur le site ne seront expédiées qu’à la fin du confinement et je vais faire une pause dans la communication sur les tissus, les papier-peints, les kimonos et tutto quanto. Je vais vous montrer, en lieu et place, des choses qui m’inspirent ces jours-ci. Consolez-vous, vous avez plus besoin de farine que de foulards. Pour le moment :)
Restez chez vous, veillez les uns sur les autres et respectez les conseils des gens qui sont payés pour en donner : ça va (bien se) passer.
Bises, Coralie