Le Beau Monde

En attendant qu'on m'en fasse pour de vrai, je réponds aux interviews des autres... Là, en l'occurrence, c'est moi-même qui pose les questions, mais en tant que Le Beau Monde, la communauté de créateurs que j'ai créé afin de réunir les pauvres créateurs isolés ;) [et que j’ai fermé, par manque de temps]

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Ton nom ?

Coralie Prévert.

Ta marque ? Pourquoi ce nom ?

C'est mon nom, je me suis dit qu'il me plaira toujours. Enfin, c'est surtout que je ne le remets pas en question.

Ton logo ? Que signifie-t-il ? Qui te l'a dessiné ?

J'ai passé un temps fou sur mon ordi pour essayer de combiner C et P, mais ce n'était pas très heureux comme sigle. Et puis un jour, papier stylo, j'ai découvert que A et V étaient pas mal ensemble ! J'ai aussi une petite obsession pour les triangles alors ça tombait bien... Et puis le noir, parce qu'il va avec toutes les couleurs !

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Que faisais-tu avant de lancer ta marque ?

J'étais Print Designer pour Robert Cavalli à Florence. Je m'occupais de créer, réaliser et faire imprimer ou tisser les tissus de la ligne homme.

Pourquoi te lancer ? Tu attendais quoi ?

Ça faisait longtemps que je voulais dessiner des foulards, pendant mon temps libre (c'est-à-dire que ça ne s'est jamais fait). Et puis un jour, énième réunion inutile au boulot, il fallait tout recommencer parce que le DA avait changé d'avis. Je suis rentrée chez moi et j'ai commencé à dessiner ma première collection. Jusqu'alors, je pensais que je n'étais pas prête, que je devais encore apprendre et apprendre. Et puis, en fait, on est jamais prêt. Alors il faut se lancer et improviser. Je vais citer Reid Hoffman, le fondateur de LinkedIn : « Un entrepreneur ? C’est quelqu’un qui saute de la falaise et construit un parachute au cours de la descente ».

Que fais-tu ? En quoi tes produits sont-ils particuliers ?

Je crée des dessins que je fais imprimer sur des foulards, des kimonos et tout ce que je peux trouver comme support intéressant. L'idée est de créer des accessoires chics et colorés qui complètent notre tenue soft de tous les jours.
J'ajoute aux dessins des phrases, des proverbes, des paroles de chansons, qui donnent aux accessoires la force d'un talisman. Ces phrases sont pour moi un moyen de communiquer plus proche du tweet que du gros logo sur un t-shirt.

Comment as-tu monté ton dossier ? As-tu fait appel à des aides extérieures ?

La première fois que j'ai monté ma boîte, c'était en Italie et je l'ai vraiment fait à l'arrache. Quand je suis revenue en France, j'ai fermé cette boîte italienne et je me suis dit qu'il fallait que j'en profite pour faire les choses bien. Je me suis inscrite à pôle emploi et j'ai suivi quelques formations mais j'avais vraiment besoin d'un suivi personnalisé. Je voulais suivre le parcours de la BGE et puis j'ai voulu participer à une vente pour laquelle j'avais besoin de pouvoir facturer honnêtement mes ventes donc j'ai de nouveau tout bâclé !

Quelle forme juridique as-tu choisie ?

Le plus simple pour l'instant même si ce n'est que temporaire : je suis autoentrepreneur. Je bénéficie de l'ACCRE et donc mes cotisations sont vraiment allégées mais l'achat de mes matières premières (+ TVA) est un gros poids sur mon budget. Je pense que je vais m'orienter vers une SAS.

En quoi es-tu douée ? Quels sont les points forts de ta marque ?

Mon point fort ce sont les couleurs je crois. J'aime les mélanger et créer des émotions. Je suis aussi très soucieuse de la qualité de mes produits, j'aime les belles matières, la soie par-dessus tout.

En quoi aimerais-tu te perfectionner ? Quelles sont tes galères ?

J'ai complètement surestimé mes capacités commerciales : c'est très compliqué de vendre ses propres créations. N'importe laquelle de mes amies est bien plus capable que moi de vendre mes produits !

Si tu ne faisais pas ça, que ferais-tu ?

Le plan initial était de devenir traductrice d'Italien. Mais je pourrais tout aussi bien virer de cap et devenir codeuse-hackeuse ou même ébéniste. 

Quand tu as un coup de mou, que fais-tu ?

J'en profite pour faire des trucs rébarbatifs comme du rangement, du tri, chez moi et dans mon ordinateur. Tabula rasa. De toutes façons, ça passe comme ça vient.

Comment fais-tu tes recherches ? Qu'est-ce qui t'inspire ?

J'aime aller voir des expos quand je ne peux pas carrément voyager. L'inspiration parfois ne tient pas à grand-chose, ça peut être une combinaison de couleurs sur la couverture d'un livre ou un beau portail dans la rue. Sur internet, j'adore les sites FrizziFrizzi, Goodmoods et Sight Unseen.
Ma dernière collection, par exemple, s'inspire de la data visualisation, c'est-à-dire l'étude, la science ou l'art de représenter des données de façon visuelle.

Qu'est-ce que tu as appris depuis cette aventure folle qu'est l'entrepreneuriat ?

La leçon principale je crois, c'est qu'on ne peut pas le faire toute seule. Il faut savoir demander de l'aide. C'est à la fois fantastique et compliqué d'être le boss et prendre des décisions. S'il est vrai que personne ne peut le faire à notre place, ça fait souvent du bien d'en discuter avec quelqu'un, j'appelle ça le ping pong.

Travailles-tu avec des pays étrangers ?

Je travaille beaucoup avec l'Italie, mes imprimeurs sont là-bas. C'est plus simple pour moi sur le plan de la communication (je parle mieux l'Italien que le Français en matière d'impression, c'est là-bas que j'ai tout appris). J'ai tenté de me rapprocher d'imprimeurs français, mais ça n'a mené à rien : pas les bons tissus, pas les bonnes quantités, pas les bons prix...

Ta crew ? Les gens avec qui tu aimes bosser ?

J'adore travailler avec le photographe/touche-à-tout Nicolas Korsakov, c'est un vrai passionné de créateurs.

Photographe : Nicolas Korsakov | Modèle : Marcie Monfret

Photographe : Nicolas Korsakov | Modèle : Marcie Monfret

As-tu participé à des ventes intéressantes ?

  • Meraki Market,

  • Cigoire.

Ton proverbe préféré ? Ton slogan ?

On ne sait jamais... Ça me sert pour tout !

Si tu devais faire une collab', ce serait avec qui ?

Je rêve de faire des tapis avec CC-tapis, des papiers-peints avec Pierre Frey, des tissus avec Caravane, une collab complète avec Monoprix, des snowboards avec Burton...  Bref, je veux tout imprimer !

Dans un 1 an, il se passe quoi pour ta marque ?

Dans 1 an, j'aurai développé d'autres produits imprimés, dans l'ameublement j'espère ! Et la communauté du Beau Monde aura pris de l'ampleur !

Et dans 10 ans, tu te vois comment ?

Dans 10 ans, je serai à la tete d'un empire imprimé.

10.000€ cadeau, tu en fais quoi ?

Je fais une énorme campagne de com' et je teste mes imprimés sur de nouveaux supports.

Qu'est-ce que tu aimerais trouver sur Le Beau Monde ?

Justement, tout ce que vous allez y trouver. Je crée cette communauté pour faciliter la diffusion et l'échange d'infos entre les créateurs, exactement comme une discussion entre potes créateurs qui s'échangent leurs tips.

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