Coralie Prévert Paris

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Interview À nous Paris

En attendant qu'on m'en fasse pour de vrai, je réponds aux interviews des autres... 

Aujourd'hui, je réponds, à la place de Clémence Poésy, que j'adore détester, aux questions de À Nous Paris [bien entendu, j'ai modelé certaines questions pour mieux me correspondre, puisque je ne suis pas égérie de Chloé, ni actrice dans Harry Potter, ni actrice tout court d'ailleurs] :

Comment vous êtes-vous préparée pour [un métier comme celui-là] ?

Une école, des stages, de la passion, de l’acharnement, de la curiosité. La base.

Est-ce qu'on se met en danger avec [un métier comme celui-là] ?

Dans un sens oui ! En tous cas, le danger ne vient que de moi, mais du café que j’ingurgite et des insomnies qui commencent à se faire récurrentes.

Est-ce qu'on a du mal à quitter [son travail] le soir ?

On travaille toujours un peu quand on est un "designer". Quand tout va bien, on s'inspire de tout, tout est génial, tout est matière. Quand un truc va mal, tout est ennuyeux, tout est déjà fait, on n'a plus de place dans le monde. J'endosse aussi plusieurs casquettes et je suis parfois à la limite du dédoublement de personnalité : ma marque, mon job de print designer free lance et la vraie vie de Coralie Prévert.

[Travailler en italien], c'est une difficulté pour vous ?

Absolument pas, au contraire ! Je suis bien plus à l'aise avec le vocabulaire technique italien que français... J'ai quitté Paris en 2003 pour aller en Italie et devenir traductrice. Et puis j'ai étudié le textile dans une école italienne, stages et boulots en Italie, avec des interlocuteurs italiens, ou anglais. J'ai très rarement travaillé avec des Français.

Et quel est votre rapport avec [l'Italie] ?

Bien que je sois revenue en France en 2015, l'Italie reste ma maison. Non que je me plaigne de la France, de Paris, mais dès que je mets un pied en Italie, je me sens chez moi (aussi).

Quel genre de fashion victim êtes-vous ?

Du genre pas victime du tout. J’enfile un jeans noir, un pull noir, des boots et hop. C’est comme ça que m’est venue l’idée des foulards et des kimonos : porter une tenue hyper basique, et y ajouter de la couleur et de la matière. Ceci dit, j’aime traîner dans les vintage et je ne suis pas à l’abri de repartir avec une pièce folle que je ne mettrai qu’une fois dans ma vie.

En plus d'être [créatrice], vous avez réalisé [vous-même votre vidéo de tutoriel pour nouer les foulards].

Oui, comme je n’ai pas encore les moyens d’employer des gens pour faire certaines choses (tourner des vidéos par exemple), j’apprends et je fais. En fait, j’adore ça : j’ai appris à coder un peu pour pimper mon site, à monter des images pour mes tutos (le prochain est prévu dans pas longtemps), etc. Malheureusement, je peux vraiment me plonger dedans et réapparaître 3 mois plus tard. C’est un peu le frisson des autres vies qui auraient pu être les miennes.

Enfant, est-ce que vous rêviez de tout ça ?

Enfant, j’ai toujours entendu mon père me dire que, du moment qu’une passion devenait un travail, ça ne pouvait plus être un loisir. Quand j’ai décidé de commencer à étudier le design, j’ai pris ce risque. Aujourd’hui, entre les dessins, la vente, la production, la distribution, la communication, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. J’imagine qu’au bout d’un moment, c’est ça qui sera fatigant.

Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier jour [de créatrice] ?

Quand je travaillais encore chez Roberto Cavalli, après une énième réunion où les directives étaient de nouveau toutes chamboulées, je suis rentrée chez moi, j’ai pris mon laptop et je suis allée travailler dans le bar en bas de chez moi (je refusais d’avoir internet chez moi - quand j’y repense, ça me semble improbable). Je revenais tous les soirs, après des journées déjà bien remplies chez Cavalli. J’ai créé en 1 mois ma première collection de dessins. Le temps merveilleux où je n’étais pas en retard pour dessiner :)